viernes, octubre 30, 2020

 

Marc chagall

[Vítebsk, Bielorrusia, julio 7, 1887 –

+ Saint-Paul de Vence, Francia, marzo 28, 1985]

 


Seul est mien

Poèmes #12 - 1968
 

Seul est mien

le pays qui se trouve dans mon âme.


J’y entre sans passeport

comme chez moi.

Il voit ma tristesse

Et ma solitude.

Il m’endort

et me couvre d’une pierre parfumée.

 

En moi fleurissent des jardins.

Mes fleurs sont inventées.

Les rues m’appartiennent,

mais il n’y a pas de maisons.

Elles ont été détruites dès l’enfance.

Les habitants vagabondent dans l’air

a la recherche d’un logis.

Ils habitent mon âme

 

Voilà pourquoi je souris

quand mon soleil brille à peine

Ou je pleure

comme une légère pluie

dans la nuit.

 

Il fut un temps où j’avais deux têtes

Il fut un temps où ces deux visages

Se couvraient d’une rosée amoureuse

et fondaient comme le parfum d’une rose.

 

A présent il me semble

que même quand je recule

je vais en avant

vers un haut portail

derrière lequel s’étendent des murs

où dorment des tonnerres éteints

et des éclairs brisés.

 

Seul est mien

le pays qui se trouve dans mon âme.

 

                                                     Seul est mien  

                    L' Odyssée

Marc chagall

Sólo es mío

Poemas #12 - 1968 

 

Sólo es mío

el país que se encuentra en mi alma.

Entro sin pasaporte

como a mi casa.

Él ve mi tristeza

y mi soledad

me duerme

y me cubre con una piedra perfumada.

 

En mí florecen los jardines.

Mis flores son inventadas.

Las calles me pertenecen,

pero no hay allí ninguna casa.

Estuvieron destruidas desde la infancia.

Los habitantes vagabundean en el aire

en busca de un hogar.

Viven en mi alma.

 

Es por eso que sonrío

cuando mi sol brilla apenas.

O lloro

en la noche

como una lluvia ligera.

 

Hubo un tiempo en que yo tenía dos cabezas.

Hubo un tiempo en que yo tenía dos rostros.

Se cubrían de un rocío amoroso

y se fundían en el perfume de una rosa.

Ahora me parece

que, aun cuando retrocedo,

voy para adelante

hacia un enorme portal

detrás del que se extienden los muros

en los que duermen los truenos muertos

y los relámpagos estrellados.

 

Sólo es mío

el país que se encuentra en mi alma.

 

®© Ana Sebastián, versión libre, oct.2020.      

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